Première Entreprise Thématique Spécialisée en Gouvernance en Afrique Subsaharienne. | Logo CLBG Consortium la Bonne Gouvernance : L'éthique au service du développement - L'éducation à la citoyenneté

Historique & fondements de La Bonne Gouvernance

L’un des corollaires les plus invoqués et médiatisés du concept de démocratie dans les pays en développement – et tout particulièrement en Afrique – demeure sans conteste celui de la Bonne Gouvernance.

Né des décombres du totalitarisme, ce concept puise ses fondements dans le rejet de l’improductivité, de l’idéologie facile et des dogmes stériles. Il s’impose alors comme l’une des conditions essentielles au développement harmonieux des nations et à l’épanouissement des peuples.

Contrairement à une perception largement répandue, la Bonne Gouvernance n’est pas une émanation exclusive de l’Occident. Elle a toujours représenté un intérêt majeur pour les premiers dirigeants de l’Afrique de l’Ouest francophone. Déjà, au Sénégal, l’éthique et l’équité constituaient les fondements du commandement colonial. Ces principes furent tôt assimilés par les pionniers africains à une gestion vertueuse de la cité : la Bonne Gouvernance.

Cependant, après une longue période d’oubli ou d’inobservation des principes démocratiques, cette notion est-elle devenue un concept vidé de sens, galvaudé par les discours convenus des séminaristes, phraseurs et autres professionnels des symposiums ? Ce risque est d’autant plus grand que, malgré le vent du renouveau démocratique qui souffle sur l’Afrique subsaharienne, nombre de régimes s’accrochent encore, de façon anachronique, à des pratiques autoritaires, rejetant les exigences de la démocratie.

Relancée à la faveur de la Conférence de La Baule, la Bonne Gouvernance devait impulser une nouvelle dynamique de développement et enrayer les pratiques de prédation cynique orchestrées par des « prophètes » autoproclamés, dont le comportement impérial trahit les valeurs qu’ils prétendent défendre. Ainsi, le concept s’est vu vidé de sa substance par ceux-là mêmes qui, refusant d’abandonner leur culture de fraude, prétendent pourtant en être les gardiens. La Bonne Gouvernance devient alors un slogan creux, brandi par des adeptes notoires de la mal gouvernance.

À l’aube du 21ᵉ siècle, les ambitions prédatrices refont surface : accaparement des ressources naturelles, contrôle des pouvoirs économique et politique… Tandis qu’ailleurs on se réfugie dans des discours juridiques abstraits ou des postures conservatrices, ici, on assiste impuissant à la résurgence d’actions hégémoniques, amorales, souvent déconnectées de toute légitimité éthique ou juridique.

Comme des pieuvres tapies le long des côtes, des mercenaires économiques agissent en toute impunité : hommes asservis à l’argent, aveuglés par la quête effrénée de richesse, obsédés par les honneurs et les privilèges. Ils pillent, tuent, assassinent, puis réclament l’amnistie pour leurs crimes. Pendant ce temps, des pseudo-intellectuels, grimés en réformateurs, s’installent au pouvoir, participant à l’enlisement socio-économique de leurs pays.

Lorsque la force ne contredit pas le droit, ce sont les institutions censées arbitrer les contentieux électoraux – politisées à l’extrême – qui manipulent le droit au profit de leurs « maîtres ». Ce théâtre tragique, où évoluent des hommes à genoux devant toutes les puissances, ne trompe plus les peuples, de plus en plus lassés par la confiscation du pouvoir, le mutisme d’une société civile réduite à la mendicité, et l’ineffectivité du droit.

Le législateur, quant à lui, n’échappe pas à la critique. Lorsqu’il se soumet aux diktats de dirigeants rétrogrades ou de bailleurs intéressés, il contribue lui-même à la dérive institutionnelle, en taillant sur mesure des textes électoraux à des fins de maintien au pouvoir.

Dans le Golfe de Guinée, malgré une ouverture prometteuse sur le plan des libertés, de nouvelles menaces s’amoncellent : corruption, concussion, gestion laxiste des biens publics, clientélisme électoral. Elles réactivent la question de l’organisation indépendante des élections (CENA, CENI), de la proclamation crédible des résultats, et surtout du rôle indispensable que doit jouer une société civile forte et vigilante dans l’amélioration continue des mécanismes démocratiques.

Alors, simple feu de paille ou mouvement de fond ?

Tandis que certains arborent l’étendard démocratique avec ostentation, d’autres foulent aux pieds les principes les plus élémentaires de bonne gouvernance. Or les peuples ne sont plus dupes. Ils voient, ils savent, ils comprennent. Et pour beaucoup d’Africains aujourd’hui, la Bonne Gouvernance n’est plus qu’une coquille vide, un slogan désespérément répété, dans lequel résonne le désenchantement collectif.

Mais faut-il pour autant céder au pessimisme ?

La Bonne Gouvernance n’est ni impossible, ni une utopie. Tous les peuples aspirent à être bien gouvernés. Cela suppose qu’ils puissent choisir librement leurs dirigeants dans des contextes électoraux transparents, éthiques, et respectueux des valeurs démocratiques. Mais pour cela, encore faut-il qu’ils soient suffisamment instruits pour exercer ce choix en conscience, dans l’intérêt de la collectivité plutôt que sous l’influence de l’argent ou de la peur.

Ce qui prévaut aujourd’hui dans nombre de pays d’Afrique de l’Ouest est aux antipodes de cette aspiration : l’émergence d’une « argentocratie », où l’argent – souvent mal acquis – domine la sphère politique, dénature les débats et réduit les institutions à de simples instruments de manipulation.

Dans ce contexte, l’éducation – et en particulier l’éducation civique – doit être considérée comme un indicateur central de la Bonne Gouvernance. À cela s’ajoutent la transparence, l’éthique, l’équité, la justice, la subsidiarité, la proportionnalité… Ces valeurs sont les véritables fondations d’une société juste et pacifique.

Sur cette base pourra se greffer une politique de solidarité et de partage, une lutte déterminée contre la pauvreté, et une stratégie de développement axée sur l’emploi et la création de richesses.

L’aspiration à ces valeurs est portée par un Réseau qui veut rompre avec la fatalité de la mal gouvernance, et faire le choix courageux d’un nouveau départ : celui d’une Afrique rassemblée, lucide, debout, résolue à se gouverner autrement.

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